Chanson en fond: These four walls – Miley Cyrus

J’ai aimé vivre ici, et là aussi ; sur les creux et les bosses de foyers chers.

Y laisser des fragments de mon âme, rebrousser chemin et essayer de récupérer ceux-ci sans y parvenir.

Parcourir des parvis différents et les saupoudrer de mes échecs. Et des échecs il y en a tellement eu, causés par de la mollesse, de l’omission et de la sédentarité.

Il y a eu le nomade. Celui qui n’avait jamais voyagé. Je pensais alors son âme complète. On a chanté, c’était vraiment merveilleux. On a entendu siffler mon train, ça aussi c’était merveilleux.

Et je pensais toujours son âme complète. Elle divaguait en réalité beaucoup plus que la mienne, elle était nomade.

Le nomade avait soigné son jardin, afin que distraite et troublée par la beauté et le parfum des plantes, je ne me rende pas compte que jamais je n’avais été à l’intérieur de la maison.

J’ai alors su que mes échecs relevaient d’immaturité lorsque les hymnes à la douleur d’antan étaient restés les mêmes que ceux d’aujourd’hui.

Et toutes ces choses données que je ne pourrai reprendre ? Et toutes ces choses reçues dont j’ai tant besoin de me débarrasser ?

J’ai été cette chanteuse au sommet de sa gloire qui preste devant soixante mille petits individus puis rentre au petit matin dans le silence de sa maison.

Est-ce-que cette chute brutale et douloureuse d’adrénaline valait le bonheur de la scène ?

Je n’ai plus un cœur aimant. J’ai trahi ma dénomination et je l’ai remplacée par d’autres plus amères. Mami saura me pardonner. C’est la composante « bitter » de bitter-sweet, l’accident de parcours qui inspira Bitter-Cola.

Et il y en a eu d’autres. Tu le connais celui qui fait « Et si la vie par malchance nous fait louper quelques rendez-vous ? » 

Bien sûr, tu ne le connais pas. J’ai parlé de moi et tu as audacieusement cru que je parlais de toi.

Mais de toi à moi. Cette variable manquante, inobservable et incompressible de ce que je n’ai pas pu savoir sur le nomade est celle qui prenait toutes les décisions.

A présent tu me parles de Ramatuelle.

Et tu dis « un train ne vaut aucun autre ».

Ça, ça me fait sourire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas « gloussé » comme tu dis.

Certainement pas à la rue des Cévennes.